Le bois de cèdre est un élément de base de la parfumerie : il structure et ancre une grande variété de fragrances, dans presque toutes les familles olfactives. Sa capacité à se mélanger est incomparable : il peut être associé à d’autres notes boisées telles que le patchouli, le vétiver ou le bois de santal, même s’il se marie plus facilement avec les fleurs et les agrumes (il est par exemple particulièrement pimpant avec le pamplemousse pétillant). Note aromatique naturelle, le bois de cèdre, en soi, est nettement chaud, sec et boisé, avec une légère nuance de cuir.
Il est dérivé des copeaux de bois, des chutes de menuiserie et des racines de cèdre. Une fois l’essence convoitée obtenue par un processus de distillation à la vapeur, le bois est réduit en poudre.
Notre utilisation du bois de cèdre n’est pas nouvelle, loin de là. De tout temps, les propriétés uniques du bois de cèdre ont capté notre attention et inspiré les fondements mêmes de la parfumerie. Dans l’Égypte ancienne, l’essence du cèdre du Liban était ajoutée aux formulations cosmétiques, transformée en parfums épais et chauds et mélangée à des onguents pour embaumer les morts. Bien conscient de la durabilité du cèdre, le roi d’Assyrie a fait construire son palais de Ninive uniquement avec ce matériau. Au Tibet, l’huile de cèdre a été utilisée dans les temples et en médecine traditionnelle. Pour d’autres peuples, le cèdre, un arbre robuste et entêté, abritait le dieu du tonnerre et était donc la plus sacrée de toutes les plantes.
Le bois de cèdre est depuis longtemps estimé pour ses propriétés curatives, purificatrices et spirituelles. Depuis l’Antiquité, son parfum divin est célébré lors de rituels spirituels et religieux traditionnels : on en libère le parfum en le brûlant au cours d’un sacrement chaud et enflammé. Mais ses bienfaits dépassent ses propriétés riches et parfumées : le bois de cèdre agit comme antiseptique, astringent, diurétique, stimulant et aphrodisiaque. Il possède également des propriétés insectifuges uniques, ce qui en fait un matériau populaire pour la fabrication des armoires, car les insectes n’aiment pas son odeur. Le cèdre de l’Atlas est parfois rattaché à la famille du cuir en raison de son parfum fumé et camphré.
"Un jour je ferai un parfum qui s'appellera Cèdre", rêve Serge Lutens depuis son premier voyage au Maroc en 1968. A contre-courant du paysage olfactif, il réussit à convaincre Shiseido de traduire au féminin son rêve boisé. Cet accord, extrêmement signé, entoure le Cèdre de l'Atlas d'un nectar d'épices, de fleurs et de fruits. Seize ans après sa création, il rejoint la collection des Parfums Serge Lutens.
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